Mother and daughter playing joyfully at home — building connection through shared moments.

En tant que coach parental, l’un des défis les plus fréquents que j’entends de la part des parents concerne l’enfant qui parle mal : comment faire pour que leur enfant cesse ces paroles blessantes et mettre fin aux rapports de force, surtout quand cela touche leurs points sensibles. Ces réponses insolentes déclenchent souvent des conflits de pouvoir, ce qui rend difficile de répondre avec clarté, présence, respect et empathie, tout en posant des limites, sans que la situation ne s’envenime.

Et si je vous disais qu’il existe une méthode simple, validée par la science, pour désamorcer les tensions, renouer le lien, et aider votre enfant à développer sa régulation émotionnelle et sa responsabilité, sans honte ni punition ?

La méthode «  On recommence ? «  a véritablement changé la donne dans notre famille, ainsi que dans celles de nombreux parents que j’accompagne.

Quand les réponses insolentes touchent vos points sensibles : Une histoire personnelle

À mesure que nos enfants grandissent, leur cerveau se développe, tout comme leur façon de s’exprimer. Ils commencent à expérimenter le ton de leur voix, à tester les limites, et parfois à dire des choses qui piquent. C’est tout à fait normal dans leur développement… mais cela ne fait pas toujours plaisir, surtout quand ils nous parlent mal.

Si vous vous êtes déjà dit :  » Pourquoi me parlent-ils comme ça ? Je ne leur ai jamais parlé de cette façon ! « , rassurez-vous, vous n’êtes pas seul·e. C’est exactement là où j’en étais moi aussi.

Laissez-moi vous raconter une petite histoire qui a rendu cette leçon bien réelle pour moi :

Un soir, après un long après-midi de jeux, ma fille avait une montagne de jouets à ranger. (Pour clarifier, nous avions beaucoup travaillé sur le rangement collaboratif, et à mesure qu’elle grandit, elle devient plus autonome, même si je continue à lui prêter main forte quand c’est nécessaire.) Elle a regardé autour d’elle, dépassée. Puis elle m’a regardée et m’a dit, sur un ton un peu autoritaire :

👉  » C’est toi qui ranges tout ça, parce que toi aussi tu as joué. « 

Mon premier réflexe a été de répondre ainsi :

 » Pardon ? Je n’aime pas du tout la façon dont tu me parles. C’est impoli. J’ai juste joué un petit moment avec toi au milieu de ce bazar de jouets, et maintenant tu veux me donner des ordres ? Si tu ne voulais pas avoir autant à ranger, peut-être que tu aurais dû remettre chaque jouet à sa place après y avoir joué, au lieu de dire que tu le ferais plus tard. J’aurais volontiers aidé, mais maintenant que tu l’exiges comme ça… non. « 

Ouf. Cette réaction résonnait fort dans ma tête. J’ai pris une grande inspiration et je me suis rappelée :

 » Même si ça en donne l’impression… ce n’est pas personnel. « 

C’était son débordement qui parlait. Sa frustration face à tout ce qu’elle avait repoussé à plus tard… et à la fatigue qu’elle ressentait maintenant. Mon rôle n’est pas de réparer ses émotions. Mon rôle, c’est de l’aider à reformuler et à s’approprier ses mots et ses actes, sans la faire culpabiliser, tout en maintenant des limites claires, avec bienveillance.

Elle ne cherchait pas à me blesser. Elle était en pleine tempête intérieure, et elle cherchait une personne sûre à qui lancer ses émotions difficiles. Et comme j’étais cette personne sûre… elle me les a lancées.

Et, à ce moment-là, je n’ai pas mordu à l’hameçon.

Child and older sibling or parent picking up toys together, hands and legs visible on the floor.

À quoi ça ressemble, concrètement, de ne pas mordre à l’hameçon quand votre enfant vous parle mal?

💡 Parlons justement de cette idée de  » ne pas mordre à l’hameçon « .

Quand nos enfants nous parlent sèchement, lancent un reproche ou utilisent un ton provocateur, il est très facile de réagir au quart de tour. Mais ce moment-là —  » l’hameçon  » — c’est précisément l’instant où l’on peut faire un autre choix.

Comment se manifeste, le fait de ne pas se laisser entraîner ?

Liste visuelle de réponses apaisées que les parents peuvent choisir pour éviter d’alimenter les rapports de force avec leurs enfants

 

Répondre sur la défensive ( » Ne me parle pas comme ça !  » ou  » Après tout ce que je fais pour toi… « ) aggrave souvent les rapports de force. Mais lorsque nous restons neutres et ancrés, nous donnons l’exemple d’une bonne régulation émotionnelle, et c’est ainsi que les enfants l’apprennent.

Découvrez la méthode " On recommence ? "

À la place, nous devons faire une pause, continuer à respirer, rester conscient(e)s de nous-mêmes et ancré(e)s dans le moment présent.
Et parfois, il suffit simplement de dire :

🙋‍♀️  » On recommence ? « 

La magie de  » On recommence ? «  réside dans le fait que cela crée une pause naturelle, et non une punition. Cela invite le cerveau supérieur de votre enfant à se reconnecter, lui permettant de pratiquer une communication respectueuse à un moment où son système nerveux commence tout juste à se réguler à nouveau. Ce type de  » seconde chance  » co-régulée (ce que les experts appellent la co-régulation) est à la fois bienveillant et en accord avec le développement de l’enfant.

La phrase  » On recommence ? «  n’est pas seulement une invitation bienveillante, elle pose aussi une limite claire, ferme et douce. Beaucoup de parents ont du mal avec les limites, craignant d’être trop stricts ou trop permissifs. Dire  » On recommence ? «  signifie que les paroles irrespectueuses ou blessantes ne sont pas acceptables, tout en offrant à l’enfant la possibilité de se corriger sans honte ni punition.

C’est une forme saine de discipline respectueuse quand votre enfant vous parle mal: ferme, claire et ancrée dans la connexion. C’est une manière équilibrée de protéger la relation et d’enseigner le respect, en montrant que les limites peuvent être bienveillantes et constructives, et pas seulement restrictives.

Father and child sitting together calmly with the words “Let’s take a break and try again” written in the sky

Comment utiliser " On recommence ? " quand c’est nouveau pour votre enfant

💬 Mais que faire si  » On recommence ? «  est nouveau pour votre enfant ?

S’il n’a jamais entendu cette invitation auparavant, ou s’il est trop bouleversé pour y accéder, vous pouvez d’abord lui offrir un peu plus de soutien :

 » Je vois que tu essaies de me dire quelque chose, et je veux vraiment t’écouter. Quand tu seras prêt·e à utiliser ta voix habituelle pour qu’on puisse parler avec respect, tu pourras recommencer et ressayer.  Prend ton temps. »

Dites-le une seule fois. Calmement. Avec bienveillance. Puis faites une pause. Laissez l’invitation en suspens. Offrez-lui la dignité de choisir de vous rejoindre à ce moment-là.

Pourquoi " On recommence ? " fonctionne : un éclairage neuroscientifique

Lorsque nos enfants explosent, c’est souvent parce qu’ils sont dépassés. Leur cerveau est en mode  » lutte ou fuite « , et la partie réfléchie (le cortex préfrontal) n’est pas pleinement active. C’est pourquoi une discipline sévère ou un sermon ne passent pas : le cerveau ne peut tout simplement pas les traiter à ce moment-là.

La phrase  » On recommence ? «  agit comme un signal doux mais solide pour réengager leur attention. Elle dit à votre enfant :  » Je te vois. Tu es en sécurité. Essayons autrement. Pas de pression, on attend que tu sois prêt·e à recommencer. « 

Cette simple invitation fait revenir le cerveau pensant en action. Elle offre une seconde chance quand votre enfant vous parle mal, avec des limites, du respect, des repères, et sans honte.

Illustration of a human brain with an emotional wheel showing uncertainty and dysregulation

Il ne s’agit pas de bonnes manières — il s’agit de réparation et de connexion

Il ne s’agit pas d’être poli·e. Il s’agit d’être authentique. Ici, il n’y a pas d’urgence, pas de solution rapide.

Voilà à quoi ressemble la parentalité bienveillante et consciente en action : des limites posées avec chaleur, des corrections faites dans la connexion.

Certain·e·s entendent  » On recommence ? «  et pensent qu’il s’agit de bonnes manières ou d’obliger l’enfant à  » bien faire « . Ce n’est pas ça.

Il s’agit de montrer aux enfants que la réparation est possible. Que les relations peuvent être compliquées, imparfaites, mais pardonnantes. Qu’ils peuvent dire la mauvaise chose, ressentir de grandes émotions, et être aimés quand même.

La magie ne réside pas dans les mots, mais dans l’énergie qui les porte.

Alors quand je dis  » On recommence ? « , ce n’est pas avec jugement. C’est avec chaleur. C’est une invitation, une confiance en sa capacité à faire mieux.

Vous aidez votre enfant à développer sa régulation émotionnelle et sa responsabilité en rayonnant la confiance qu’il y arrivera.

Pourquoi cela fonctionne-t-il ?

Parce que cela cultive la connexion, le respect et la collaboration. Parce que rester silencieux·se, mais présent·e, crée un espace.

Et dans cet espace, les enfants commencent à prendre la responsabilité de leurs mots et de leur comportement, car on enlève la pression et l’urgence.

On dégage de la confiance, de la foi, des limites, de la bienveillance et de la fermeté.

Ils réalisent que :

  • Vous ne les punissez ni ne les culpabilisez.
  • Vous ne mordez pas à l’hameçon.
  • Vous leur faites confiance pour revenir à la connexion.

Ce n’est pas passif. C’est puissant. Et difficile !

Parce qu’à cet instant,quand votre enfant vous parle mal, tout votre corps voudrait corriger ou contrôler. Mais à la place, vous offrez autre chose : une invitation à se réguler et à se reconnecter.

C’est votre outil de référence, plutôt que de vous sentir impuissant·e et d’avoir l’impression de devoir recourir aux time-out, aux menaces ou à l’ignorance simplement parce que vous pensez ne plus rien avoir d’autre à tenter.

Parent holding baby’s hand symbolizing trust, safety, and emotional connection

Note développementale : pourquoi les jeunes enfants ont du mal à se réguler

🧠 Surtout pendant les âges où la régulation émotionnelle est encore en formation, souvent entre 4 et 8 ans, les enfants commencent tout juste à développer les connexions neuronales qui soutiennent la pensée flexible, la mémoire de travail et l’autorégulation.

Leur cortex préfrontal (la partie du cerveau responsable de la planification et de la régulation des émotions) est encore en plein développement. Alors, quand ils sont dépassés ou fatigués (où souvent les deux), ce qu’ils expriment peut sembler dur, voire autoritaire.

Comprendre cela ne signifie pas tout laisser passer. Cela signifie répondre d’une manière qui les aide réellement à grandir.

Que faire quand votre enfant continue à repousser les limites

Mais que faire s’ils continuent à repousser les limites ?

Restez bienveillant·e et ancré·e. Vous pouvez dire :

 » Je suis là pour t’écouter quand tu seras prêt·e à me parler avec ta voix habituelle et avec respect. « 

Puis reprenez ce que vous faisiez. Calme. Imperturbable. Bienveillant·e.

Pourquoi ?
Parce que ce dont votre enfant a besoin, ce n’est pas de votre colère, mais de votre leadership. Votre présence calme, votre clarté et votre confiance en sa capacité à faire mieux.

Calm mother sitting with crying child showing emotional regulation and parental leadership during a meltdown

Encourager et guider votre enfant lorsqu’il recommence et essaie à nouveau :

👣 Et quand ils essaient à nouveau ? Même si c’est un peu hésitant, ou que la voix est encore un peu sèche, mais qu’on sent qu’ils font l’effort, il faut le reconnaître.

 » Je vois que tu essaies, merci pour ça. « 
 » Voilà ta vraie voix, je t’entends maintenant. Je suis là. « 

On les guide doucement :

 » Prends un moment, tu peux me dire ce dont tu avais vraiment besoin à ce moment-là ? Commence par “Je ressentais…” ou “J’avais besoin de…” « 

Quand ils parlent, pas besoin d’analyser. On répond simplement :

 » Ça fait tout à fait sens pour moi. Merci de m’expliquer. « 

Puis on cherche ensemble des solutions :

 » La prochaine fois, qu’est-ce qu’on pourrait faire pour que ce soit plus simple ? « 

On les laisse prendre la main. On intervient juste un peu pour les aider si besoin.
C’est là que ça apprend, que ça crée du lien.

Une scène de la vraie vie : la réflexion de ma fille

Pour ma fille, cela ressemblait à quelque chose comme :

 » Je me sentais dépassée et je regrettais de ne pas avoir pris le temps de ranger les jouets juste après avoir fini de jouer. J’ai tout vu d’un coup et j’ai eu peur que ça prenne trop de temps, et qu’on n’ait plus le temps de lire une histoire avant de dormir. J’avais besoin d’aide et je ne savais pas comment le dire. J’avais peur que tu me dises non, et j’ai pensé qu’en le disant comme ça, tu allais m’aider. « 

Ce processus ne concerne pas l’obéissance. Il repose sur le respect mutuel.

Le respect, ça ne s’apprend pas en se faisant crier dessus, punir ou humilier quand on se trompe, ça s’apprend en le vivant.

Il s’agit pour nous de montrer par l’exemple la régulation émotionnelle que nous espérons que nos enfants pourront un jour s’offrir à eux-mêmes… et aux autres.

Mother talking gently with daughter, modeling repair and connection after conflict in a parenting moment

Faites confiance au processus et restaurez la relation.

Alors, la prochaine fois que les mots de votre enfant vous piquent, prenez une respiration. Dites  » On recommence ? «  et faites confiance à l’espace, au silence et à la sécurité : ils ont souvent bien plus d’impact qu’un long discours.

Votre enfant va vous surprendre.
Votre enfant reviendra.
Votre enfant recommencera et ressayera.

Et ce moment-là ?
C’est là que le lien grandit.

Αγγελική Καμπούρη Πιστοποιημένη σύμβουλος γονέων

Un mot doux pour les parents : la réparation est toujours possible.

Si vous avez déjà craqué, ou répondu sur le même ton sec que votre enfant, rassurez-vous : vous n’êtes pas seul·e. Ça arrive aux meilleur·e·s d’entre nous ! La réparation est toujours possible.

Vous pouvez simplement dire :

 » Hé, je n’ai pas aimé la façon dont j’ai réagi tout à l’heure. On peut recommencer ? « 

Cette phrase n’est pas réservée aux enfants, elle est pour nous tous. Et il n’est jamais trop tard pour l’utiliser.

Si cet article vous a parlé et que vous aimeriez un accompagnement concret pour appliquer la méthode  » On recommence ? «  dans votre famille, je serais ravie de vous soutenir. Nous pourrions travailler ensemble sur la manière d’intégrer cette approche dans votre quotidien.

Le plus difficile, c’est souvent de réussir à se réguler soi-même en premier, parce que sans cela, un  » On recommence ? «  peut vite sonner comme un nouvel ordre…

Et ce n’est pas comme ça qu’on crée la belle connexion, la confiance et la coopération que cette méthode peut réellement faire naître.

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