Comment puis-je cultiver la gentillesse authentique chez mon enfant, tout en respectant mes valeurs et lui ?
Je crée un espace de sécurité émotionnelle :
Notre priorité en tant que parents devrait être d’assurer la sécurité émotionnelle de notre enfant, afin de créer les conditions appropriées pour qu’il puisse développer et présenter ses compétences sociales, lorsqu’il en sera vraiment capable.
Il s’agit d’un espace de sécurité invisible que nous lui créons. Dans cet espace, nous lui donnons la possibilité de s’exprimer, en ayant supprimé toute pression et toute attente. Il y est en sécurité, qu’il réussisse ou non à s’exprimer. Nous faisons partie du même groupe que lui et nous reconnaissons que c’est un processus qui prend du temps, dont chaque personne suit le rythme à sa manière. Notre objectif est d’encourager la gentillesse authentique.
J’ai confiance :
Faire preuve de politesse demande du temps, de l’espace, de la patience, de l’acceptation et beaucoup de confiance de notre part. Il n’est pas toujours facile de faire preuve de cette confiance, surtout lorsque nous sommes les seuls à percevoir les signes de politesse différemment.
Mais imaginez à quel point nous nous sentirons plus légers dès que nous parviendrons à la ressentir ! Il est libérateur d’accepter que tout le monde ne peut pas nous comprendre ni connaître le développement de l’enfant.
Enlevez donc la pression de votre enfant et montrez-lui beaucoup de confiance. Les enfants veulent par nature être en lien avec les autres. Le fait qu’ils aient besoin de temps pour s’exprimer comme un adulte ne prouve pas qu’ils ne ressentent pas la gentillesse, mais simplement que leurs filtres sociaux sont en développement et qu’ils ne sont pas encore prêts à utiliser les mêmes que les adultes. Comme le disait Magda Gerber : « Soyez prudent avec ce que vous enseignez, cela pourrait interférer avec ce qu’ils apprennent ». Notre pression pour qu’ils apprennent et notre manque de confiance compliquent et créent des obstacles dans le processus d’apprentissage.
Faites confiance à vous-même ainsi qu’à votre enfant. Ayez confiance en vous et en l’amour et la sécurité émotionnelle que vous offrez à votre enfant. Croyez également que votre enfant est une personne merveilleuse. Dès que vous lui donnez le bon exemple et que vous le respectez, il ne pourra que devenir une personne gentille lui aussi.
Je donne le « bon exemple » :
Soyez le changement que vous voulez voir chez vos enfants.
Magda Gerber a dit : « Ce que nous enseignons, c’est nous-mêmes. » Autrement dit, ce que nous apprenons à nos enfants, c’est nous. Un enfant dont les parents sont gentils entre eux, avec lui et avec les autres, deviendra lui aussi une personne gentille. Cela ne pourrait pas être autrement, étant donné que c’est cet exemple qu’il voit au sein de sa famille. Nous apprenons par l’expérience.
(Exemple)
Que pourriez-vous faire la prochaine fois ?
Cette réflexion souligne l’importance de la conscience de soi pour les parents. Les pensées et les peurs internes peuvent effectivement influencer la manière dont nous nous comportons avec nos enfants. Lorsque nous avons des pensées telles que « mon enfant est impoli » ou « il me fait honte », cela peut nous pousser à réagir négativement, par exemple en le réprimandant ou en le critiquant. Si nous prenons conscience de ces pensées et de leur origine (souvent liées à nos propres expériences ou peurs), nous pouvons faire un choix plus réfléchi quant à la manière de répondre à notre enfant, en restant calmes et bienveillants. Cela permet de rompre le cycle des réactions impulsives et d’adopter une approche plus positive et constructive, renforçant ainsi la relation avec l’enfant.
Ce passage met en lumière un aspect essentiel de la parentalité : savoir gérer les jugements extérieurs. Il est important de garder à l’esprit que les juges ne comprennent pas toujours le processus de développement des enfants ni les particularités de celui de votre enfant. Ces jugements peuvent créer une pression qui nous incite parfois à changer notre manière d’élever nos enfants pour répondre à des attentes extérieures. Cependant, en refusant cette pression, non seulement nous restons fidèles à notre approche parentale, mais nous offrons aussi à notre enfant un environnement sécurisant dans lequel il pourra grandir à son propre rythme. En acceptant que d’autres aient une perception différente, nous renforçons la résilience de notre enfant face aux attentes sociales. Cela lui donne l’opportunité de se développer avec confiance et autonomie, en sachant qu’il est accepté tel qu’il est, sans chercher à correspondre à des standards externes.
Créer un espace invisible de sécurité émotionnelle pour votre enfant, comme nous l’avons mentionné précédemment, est crucial pour son bien-être. En éliminant toute pression, vous lui permettez de se sentir libre d’exprimer ses émotions à son propre rythme. Laissez quelques secondes de silence et de détente lorsque quelqu’un salue votre enfant. C’est une manière subtile de lui offrir ce temps pour réagir à son rythme. Ces moments de tranquillité lui permettent d’évaluer la situation et de répondre à son propre rythme. Si, malgré cela, il ne répond pas, vous pouvez répondre à sa place avec douceur et sans jugement, afin d’éviter d’ajouter du stress supplémentaire. Cela montre à votre enfant que vous êtes là pour lui, sans pression, et lui offre l’espace nécessaire pour grandir émotionnellement.
Plus tard, vous pouvez choisir de discuter avec lui pour reconnaître qu’il a pu se sentir un peu gêné aujourd’hui lorsqu’on l’a salué, et lui faire comprendre que c’est tout à fait normal de se sentir ainsi parfois. Expliquez-lui que ce n’est pas toujours facile. Il est parfois plus facile de dire « bonjour », et d’autres fois, cela peut être plus difficile. Il le fera quand il se sentira prêt. Assurez-lui que vous l’aimez et que votre relation est solide et inébranlable. Cela lui offre une sécurité émotionnelle et l’aide à comprendre que ses sentiments sont valides, tout en lui offrant l’espace pour exprimer ce qu’il ressent à son propre rythme.
Si quelqu’un fait un commentaire négatif sur le fait que votre enfant n’a pas répondu ou que vous avez répondu à sa place, ne le laissez pas sans réponse. Évitez également de qualifier votre enfant de « fatigué » ou « timide ». Si la personne mentionne que votre enfant est timide, vous pouvez répondre poliment en expliquant que ce n’est pas le cas et que parfois, certains saluts sont plus faciles que d’autres. Poursuivez ensuite votre conversation sans accorder trop d’importance à ce fait que votre enfant n’ait pas salué. Cela permet de renforcer l’idée que vous respectez le processus naturel de votre enfant et que chacun réagit à son propre rythme, sans porter de jugement.
Matière à réflexion !
Il n’y a pas qu’une seule façon de saluer. Il peut être très difficile pour votre enfant de parler pour dire bonjour. Demandez à votre enfant comment il se sentirait le plus à l’aise pour saluer.
Il peut saluer en gardant ses distances et en agitant la main.
- Il peut faire un clin d’oeil.
- Il peut sourire.
- Il peut faire un « check ».
- Il peut hocher la tête.
Si l’accueil est difficile, ne le forcez pas ! Ce n’est pas grave, ce n’est pas encore le moment.
Chaque fois que votre enfant fait preuve d’élégance, il est important de lui exprimer avec des mots ce que cela vous fait ressentir et de reconnaître ses efforts. Par exemple :
« Tu m’as apporté de la glace quand je me suis fait mal au pied. Cela m’a fait sentir à quel point tu tiens à moi et que tu m’aimes. «
« Quand l’ourson de ton amie est tombé, j’ai vu que tu es allé le ramasser, l’as nettoyé et lui as rendu. Son visage s’est illuminé d’un sourire quand tu lui as rendu. Je pense qu’elle s’est sentie considérée. »
« Aujourd’hui, j’ai vu que tu saluais Mme Catherine avec le regard. «
Cela permet à l’enfant de comprendre l’impact positif de ses actions, tout en renforçant les comportements positifs et l’empathie.
Tout cela n’est pas toujours facile. Parfois, cela peut même sembler impossible. Les « bonnes manières » authentiques sont un processus qui demande du temps et de la confiance pour porter ses fruits. Nous avons confiance que cela arrivera et cette certitude est profondément ancrée dans notre cœur. L’essentiel est que nos enfants sentent qu’ils font partie de la même équipe, qu’ils sont compris et acceptés. Nous apprécions chaque effort et avons la certitude qu’ils font de leur mieux à chaque instant. Parfois, cela suffit ! Imaginez comment vous vous sentirez lorsque votre enfant vous dira « merci » pour la première fois, de manière authentique, non pas parce que vous lui avez appris, mais parce qu’il le ressent réellement ! Quel cadeau incroyable !
Je vais vous laisser en compagnie des mots de ma fille, car je pense que c’est la meilleure façon de conclure cet article de blog : Il y a quelques jours, je lui ai demandé : « Pourquoi es-tu gentille avec les gens ? »
Elle m’a répondu très spontanément : « Parce que je le ressens à l’intérieur de moi, maman. »
Si vous n’avez pas lu la première partie de l’article, cliquez ici.