Comment aider votre enfant à se préparer pour l'école et à se sentir en sécurité et confiant
La saison de la rentrée est de retour, et avec elle vient ce mélange d’excitation, d’inquiétude et d’angoisse de séparation que tant de familles connaissent bien.
Que votre enfant commence la maternelle, le primaire ou change simplement de classe, ce premier jour suscite de grandes émotions, autant chez les enfants que chez les parents.
Ce guide propose des outils pratiques, appuyés par les neurosciences, pour vous aider à créer des matins plus fluides, des au revoir plus sereins et un sentiment de sécurité émotionnelle renforcé pour votre enfant au début de l’année scolaire.
Avant la rentrée : la préparation commence à la maison
L’adaptation à l’école commence bien avant le premier jour. Votre enfant a besoin de savoir à quoi s’attendre, de sentir qu’il a un certain contrôle sur la situation et de savoir que vous serez là, quoi qu’il arrive. Cela ne signifie pas que votre enfant ne pleurera pas ou ne rencontrera pas de difficultés, mais il saura qu’il peut compter sur votre soutien dans cette nouvelle étape.
Parlez de l’école avec honnêteté et calme :
N’assurez pas à votre enfant que « Tout sera parfait » ou « Tu auras plein d’amis », car si les choses ne se passent pas ainsi, il risque de se sentir déçu :
👉 « Il est possible que tu te sentes un peu mal à l’aise au début, et c’est tout à fait normal. Ce n’est pas toujours facile de dire au revoir, surtout quand on commence quelque chose de nouveau. Tu verras, il faudra un peu de temps pour t’habituer à cette nouvelle situation, et c’est tout à fait normal. Je serai là à chaque étape du chemin, et nous trouverons ensemble comment bien vivre cette nouvelle expérience. »
Expliquez ce qui va se passer en utilisant des mots simples, sans dramatiser.
👉 « À l’école, il y aura une maîtresse ou un maître, et tu rencontreras d’autres enfants. Au début, tu ne les connaîtras pas tous, mais petit à petit, vous apprendrez à vous connaître. Chaque matin, je t’accompagnerai à l’école, on se fera un joli câlin et un bisou, et ensuite, on se dira au revoir pour un petit moment. Et la meilleure partie ? À midi, quand je viendrai te chercher, je serai très heureux de te retrouver pour partager tout ce que tu as vécu dans ta journée. »
Les enfants se sentent plus en sécurité quand ils savent qu’ils n’ont pas besoin d’être « parfaits » ou de tout réussir dès le départ. Si nous, en tant que parents, essayons de leur cacher les moments difficiles ou de les protéger de toutes les émotions désagréables, nous risquons d’augmenter leur anxiété et de diminuer leur confiance en eux. Il est naturel de ressentir des émotions difficiles, et cela fait partie de leur développement. Notre rôle est de leur offrir un soutien stable, de leur inspirer confiance et de leur montrer qu’ils peuvent gérer leurs émotions, même quand elles sont inconfortables.
Faites une visite de l’école ensemble :
Si possible, allez ensemble à l’école avant le premier jour. Montrez-lui où se trouve la classe, la cour de récréation et les toilettes. Si vous pouvez rencontrer l’enseignant(e), c’est encore mieux. Ces petits repères aident l’enfant à se sentir en terrain connu et à diminuer son anxiété.
Préparez les affaires scolaires ensemble :
Impliquez votre enfant dans toute la préparation pour l’école. Allez ensemble acheter les vêtements, le cartable, la gourde et le reste du matériel. À la maison, rangez ensemble ses affaires et entraînez-vous à préparer le sac d’école. Cela donne à l’enfant une sensation de contrôle et l’aide à se sentir prêt.
Lisez des livres sur l’école ensemble :
Les livres sont un excellent outil pour préparer votre enfant. Choisissez des livres qui parlent de l’école, des premières fois, de la séparation et des émotions. Ces histoires aident votre enfant à s’identifier au personnage, à reconnaître ses propres émotions et à se sentir moins seul. Optez pour des livres qui encouragent la curiosité et une attitude positive face à l’école.
5 émotions du premier jour d’école
et le livre parfait pour chacune
| Émotion | Recommandation de livre |
|---|---|
| 😢 “Tu vas me manquer” | The Kissing Hand (Le Bisou secret, traduction disponible) |
| 😟 “Et si je m’inquiète trop?” | Wemberly Worried (pas de traduction française identifiée) |
| 🙈 “Je ne veux pas y aller!” | Llama Llama Misses Mama (pas de traduction française identifiée) |
| 😲 “Je suis nerveux(se)…” | First Day Jitters (pas de traduction française identifiée) |
| ❤️ “J’ai besoin de te sentir proche” | The Invisible String (Le fil invisible, ou Le lien invisible, traduit disponible) |
Comment gérer la séparation
Une séparation en douceur ne signifie pas une séparation sans larmes :
Voir notre enfant en difficulté lors de la séparation peut déclencher chez nous une montée d’angoisse, une envie de le « protéger » parce que nous ressentons qu’il ne va pas bien, voire une culpabilité du type « Je suis en train de lui faire vivre ça ».
Peut-être que vous voudrez lui dire que tout va bien ou essayer de le rassurer de toutes les manières possibles pour qu’il arrête de pleurer. Peut-être pensez-vous qu’en le convainquant, vous l’aiderez à accepter plus facilement la situation. Cependant, aussi bien intentionnée que soit cette démarche, cette « insouciance » que nous essayons de lui offrir n’est pas vraiment ce dont notre enfant a besoin.
Ce dont votre enfant a besoin, c’est de sentir qu’il peut avoir confiance en votre calme et en votre assurance. Si l’enfant ressent que vous essayez de le « chasser » rapidement parce que vous ne supportez pas la difficulté du départ, son anxiété va se renforcer encore davantage. L’enfant est intelligent, il comprend nos émotions, et s’il sent que vous êtes pressé de partir, il le remarquera et cela créera en lui un sentiment d’insécurité.
Ce dont il a vraiment besoin, c’est de voir que, bien qu’il soit normal de ressentir de la tristesse, vous resterez calme, sûr de vous et soutenant. La force de notre lien, la sécurité émotionnelle que nous lui offrons, est ce qui l’aidera à gérer ses émotions de séparation. Ainsi, bien que notre enfant puisse pleurer, il sait que nous reviendrons et que notre lien est sécurisé.
L’attachement sécure que nous recherchons est celui qui permettra à notre enfant de se sentir en sécurité et de faire face à toute transition, comme celle de la séparation, avec plus de confiance. Il doit savoir que la séparation est difficile pour tout le monde, mais qu’il pourra la surmonter avec notre soutien.
Le plus important est de rester calme et stable, en lui donnant la certitude que, même s’il se sent mal à l’aise maintenant, nous reviendrons et tout ira bien. Et ce message atteindra le cœur de votre enfant, car ce que vous ressentez et dégagez est ce qu’il perçoit. Accordez-vous à tous les deux le temps de vous adapter aux nouvelles circonstances.
👉 « Tu peux pleurer, tu peux être triste. Je comprends. Et je serai là, à la fin de la journée, pour t’écouter et te prendre dans mes bras. »
Ce message de sécurité et de connexion est le plus beau cadeau que vous puissiez offrir à votre enfant pour lui permettre d’aborder sereinement cette nouvelle étape de sa vie.
Restez calme et stable :
Si l’enfant pleure ou essaie de vous retenir, restez calme et montrez de l’empathie.
👉 « Ce n’est pas facile de dire au revoir parfois, c’est difficile de se séparer. C’est normal de me manquer, et moi aussi, je vais penser à toi. Avant qu’on se retrouve, est-ce que tu veux qu’on dessine un petit cœur l’un sur l’autre, sur notre main ? Comme ça, chaque fois que tu me manqueras, tu pourras toucher le cœur et te rappeler combien je t’aime, et que bientôt, je reviendrai te chercher. À midi, je t’attendrai ici avec un gros câlin. »
Si l’enfant voit que vous êtes sûr de vous, il se sentira plus en sécurité.
Si l’enfant continue de pleurer ou refuse la séparation, restez stable et calme :
👉 « Je comprends que ce soit difficile de rester ici sans moi. Tu peux garder le cœur et penser à combien je t’aime. Je serai de retour dès que l’école sera finie et je t’attendrai avec un câlin. »
En montrant de l’empathie et de la certitude, sans précipitation, vous aidez votre enfant à sentir que votre lien reste sécurisé, même lorsque vous vous séparez un moment.
Ne « disparaissez » pas en cachette :
Certains personnes qui s’occupent de l’enfant recommandent ce type de pratique. Ne pas dire au revoir à un enfant crée chez lui un sentiment d’insécurité et de peur, et l’amène à ne pas faire confiance. Même si l’enfant ou vous-même éprouvez des difficultés, il est important qu’il sache que vous partez et que vous reviendrez. Veillez à être cohérent avec l’heure de votre retour.
La prévisibilité rassure :
Les jeunes enfants ont souvent peur que maman et papa ne puissent pas retrouver le chemin pour revenir les chercher. Il est important de leur expliquer clairement et simplement que vous reviendrez toujours les chercher. Donnez-leur des informations spécifiques, comme :
👉 « Je viendrai te chercher dès que ton déjeuner sera terminé. »
👉 « Je viendrai te chercher à la porte, comme chaque jour. »
👉 « Si tu regardes l’horloge et que la petite aiguille est sur le 3, tu sauras que l’heure de mon arrivée approche. »
La constance de ces informations renforce le sentiment de sécurité, surtout pendant les premiers jours. Votre enfant a besoin de savoir ce qu’il peut attendre et de sentir que vous êtes stables et prévisibles, même lorsque la transition est difficile.
La puissance de l’objet transitionnel :
Choisissez un objet réconfortant qui établira un lien entre vous et votre enfant. Par exemple : un dessin que vous avez créé ensemble, son doudou préféré ou une photo de vous. Cet objet sert de « pont » entre la maison et l’école, offrant à l’enfant un sentiment de familiarité et de sécurité lorsqu’il en a besoin.
L’objet transitionnel n’a pas besoin d’être quelque chose de complexe ; il suffit qu’il ait une valeur émotionnelle pour l’enfant. Cela peut être un petit dessin en forme de cœur sur sa main, un morceau de tissu avec votre odeur, ou même un petit objet qui lui rappelle votre lien.
Lorsque l’enfant tient ou regarde cet objet, il sent qu’il a un morceau de vous avec lui, ce qui lui donne la force de gérer la difficulté de la séparation.
Après l'école : L'importance de la reconnexion
Accueillez votre enfant avec chaleur, sans poser de questions :
Au lieu de demander immédiatement « Comment ça s’est passé ? » ou « As-tu été sage ? », essayez plutôt de dire :
👉 « Je suis tellement content(e) de te revoir ! »
👉 « Tu m’as manqué aujourd’hui ! »
Cela envoie à l’enfant le message que votre lien est sûr et solide, quel que soit le déroulement de sa journée.
Acceptez ses émotions, ne le prenez pas personnellement :
Lorsque vous récupérez votre enfant à l’école, il peut vous accueillir avec des émotions fortes. Il peut pleurer, adopter un comportement agressif ou paraître très silencieux et renfermé. C’est normal. Cela ne signifie pas que vous avez fait quelque chose de mal.
Votre enfant libère les émotions qu’il a gardées en lui pendant la séparation. Il se sent suffisamment en sécurité avec vous pour exprimer ce qu’il ressent. S’il est en colère, il peut avoir l’impression que vous l’avez « déçu » ou qu’il a du mal à s’adapter sans vous. S’il est silencieux, il est peut-être encore en train de traiter ses émotions.
Si votre enfant pleure ou réagit fortement à votre retour, restez calme et reconnaissez ses sentiments. Vous pouvez dire :
👉 « Ça a été difficile aujourd’hui, n’est-ce pas ? Tu m’as manqué aussi. Je suis là maintenant. »
S’il est en colère ou agressif, rappelez-vous que c’est sa manière de gérer le stress de la journée. Montrez de la compréhension et maintenez des limites saines sans tolérer un comportement nuisible. S’il vous frappe, bloquez calmement ses mains et dites avec assurance :
👉 « Je vois que tu es vraiment en colère. Je comprends, mais je ne peux pas te laisser me frapper. Si tu veux, nous pouvons nous faire un câlin ou nous asseoir ensemble jusqu’à ce que tu te sentes mieux. »
Rappelez-vous : nous acceptons tous les sentiments, mais pas tous les comportements. Il y a une différence importante ici, et beaucoup de parents se trompent : soit en tolérant tout type de comportement au nom de l’acceptation, soit en réprimant les sentiments désagréables parce qu’ils s’accompagnent d’un comportement difficile.
Par exemple, il est normal qu’un enfant se sente en colère, mais il n’est pas acceptable qu’il frappe quelqu’un. 👉 « C’est normal de ressentir l’envie de frapper. Ce sentiment te montre que tu es en colère. Ce qui n’est pas acceptable, c’est de faire du mal à quelqu’un. Voici ce que tu peux faire à la place… »
S’il reste silencieux, laissez-lui le temps de s’adapter et proposez-lui un câlin chaleureux quand il sera prêt. L’essentiel est d’accepter ses émotions sans les prendre personnellement. Les enfants expriment l’angoisse de séparation de différentes manières, mais votre présence calme et constante les aidera à se sentir en sécurité.
Écoutez sans le brusquer :
Même si vous souhaitez lui poser une centaine de questions pour tout savoir, retenez-vous. Votre enfant a besoin de se sentir à nouveau connecté à vous, pas de passer un interrogatoire (d’autant plus qu’il n’a probablement pas les mots pour vous répondre sur le moment). Laissez-le partager ce qu’il veut, à son rythme et seulement s’il en ressent l’envie. S’il ne veut pas vous parler tout de suite, laissez-lui du temps.
Vous pouvez dire :
👉 « Quand tu te sentiras prêt(e), je serai ravi(e) d’entendre parler de ta journée. Et si tu veux, je pourrai aussi te raconter la mienne. »
Créez un petit rituel après l’école :
Un rituel stable et positif après l’école peut aider votre enfant à se détendre. Une petite promenade, un goûter ou un câlin sur le canapé créent un sentiment de sécurité et de connexion. Vous pouvez également instaurer un rituel pour le moment de la séparation.
Les rituels permettent à l’enfant de participer à leur création, renforçant ainsi la prévisibilité et, par conséquent, le sentiment de sécurité.
Si votre enfant continue à avoir des difficultés :
L’adaptation à la crèche ou à l’école constitue une grande transition pour les enfants. Ce processus dynamique demande du temps et de la patience. Ils ont besoin de sentir qu’ils sont en sécurité et en confiance pour pouvoir s’intégrer sereinement à ce nouvel environnement.
Il est tout à fait normal de rencontrer des difficultés ou de connaître une régression pendant cette période de transition. Votre enfant pourrait avoir besoin de plus de soutien émotionnel ou de guidance, en particulier au cours des premières semaines. Si vous remarquez que les difficultés persistent ou s’intensifient, il est important de reconnaître ses besoins et d’ajuster votre attitude en conséquence.
Maintenez une communication régulière avec les enseignants ou les éducateurs pour avoir une vision globale de son adaptation. Observez attentivement le comportement de votre enfant. Comment réagit-il lorsque vous le déposez ou le récupérez à l’école ? Semble-t-il avoir du mal à s’adapter ou montre-t-il des signes d’amélioration avec le temps ? Ces observations vous aideront à mieux comprendre où il a besoin de soutien et à adapter votre approche en fonction de ses besoins.
L’adaptation est un processus qui nécessite stabilité, compréhension et patience. Grâce à votre présence calme et rassurante, votre enfant pourra se sentir en sécurité et faire face à cette transition avec plus de confiance.
Rappelez-vous :
👉 Les émotions désagréables font partie de notre vie et ne doivent pas être évitées. Elles sont des messages, et il est essentiel d’apprendre à les gérer, et non à les fuir.
👉 Construisez la confiance avec votre enfant et développez sa résilience.
👉 Le premier jour à l’école ou à la crèche peut être beaucoup plus fluide que le deuxième ou le troisième jour.
👉 La séparation est difficile. Elle marque la fin d’une période et le début d’une nouvelle. Cette transition est souvent accompagnée d’un sentiment de perte, qui ressemble à un « deuil », pas seulement pour l’enfant, mais aussi pour le parent.
Pour l’enfant, le passage de la sécurité du foyer à l’école ou à la crèche est source d’incertitude et de peur de l’inconnu. Pour le parent, la séparation peut provoquer des sentiments de tristesse, de culpabilité ou même de doute : « Mon enfant est-il prêt ? », « Est-ce que je fais une erreur ? ». Votre enfant n’a pas besoin d’être « fort » ou « prêt » dès le premier jour. Ce dont il a besoin, c’est de sentir que vous êtes stable et sûr, même lorsqu’il rencontre des difficultés. C’est cela qui l’aidera finalement à s’adapter et à se sentir en sécurité. 😢
Êtes-vous prêts pour ce nouveau départ ? Vous et votre enfant pouvez y parvenir ensemble !
💡 Si vous sentez que votre enfant a des difficultés avec cette transition ou si vous avez besoin de soutien pour l’aider, je suis là pour vous.
👉
Chaque premier jour d’école n’est pas seulement une étape importante pour votre enfant, c’est aussi un moment clé pour vous en tant que parent.
Si vous souhaitez bénéficier de conseils personnalisés pour apaiser l’angoisse de séparation, renforcer la confiance de votre enfant ou instaurer des rythmes familiaux plus calmes, je serais ravie de vous accompagner. Vous pouvez réserver dès maintenant une séance découverte gratuite de 30 minutes avec moi ici.